On trouve dans ces pages les actes d’un colloque organisé par l’association Unité chrétienne et la faculté de théologie de l’Université catholique de Lyon en novembre 2021. Il y est beaucoup question de la pluralité des méthodes utilisées pour interpréter la Bible, qui sont analysées et débattues. Si certains textes vétéro-testamentaires ont été commentés de manières diverses dès le Nouveau Testament lui-même (« quiconque ouvre la Bible se rend vite compte que les théologies y sont plurielles, et que les tensions n’y sont pas résolues »), la multiplicité des interprétations n’a cessé de croître au fil des siècles : lectures littérales, exégèse historico-critique, lectures engagées contemporaines (féministes, post-coloniales, etc.). Leur pérennité est discutée : on signale par exemple « l’effondrement de l’hypothèse documentaire dans les années 1980-90 ». Leur impact réel l’est également : y a-t-il vraiment eu réception de l’exégèse critique chez les fidèles, qui peuvent en rester à une lecture « naïve » des Écritures ?

Les auteurs – exégètes ou dogmaticiens de différentes Églises – s’accordent sur la nécessité de prendre en compte cette histoire de l’herméneutique biblique. Impossible en effet aujourd’hui d’ignorer « ce que d’autres milieux ecclésiaux, culturels et historiques ont pu saisir de l’Écriture ».

Si la pluralité des méthodes est acceptable, toute lecture est-elle pour autant légitime et fiable ? Mais lorsqu’il s’agit d’envisager la régulation de l’herméneutique biblique et de préciser qui a autorité pour interpréter la Parole, il y a toujours « pierre d’achoppement » entre Églises.

On lit avec plaisir dans la préface du pasteur Pierre Blanzat que ce livre constitue le « faire-part » de naissance de la collection « Unité chrétienne » aux éditions Olivétan, qui poursuivra la mission œcuménique de l’association lyonnaise éponyme.

Franck P. Lemaître