Une recension publiée dans la revue Istina, 2018/3.
Hyacinthe Destivelle, Conduis-la vers l’unité parfaite. Œcuménisme et synodalité, Paris, Éd. du Cerf (coll. « Théologies »), 2018 ; 416 p. 34 €. ISBN : 978-2-204-12784-4.
Hyacinthe Destivelle, Conduis-la vers l’unité parfaite. Œcuménisme et synodalité, Paris, Éd. du Cerf (coll. « Théologies »), 2018 ; 416 p. 34 €. ISBN : 978-2-204-12784-4.
Actuel responsable de la section slave au Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, l’ancien directeur d’Istina a rassemblé dans ce livre une série d’articles déjà publiés en différentes langues, à l’exception d’une étude inédite sur la primauté en débat. Les seize chapitres sont regroupés en trois parties. La première s’intéresse aux sources du mouvement œcuménique. Elle traite du passage de l’unionisme à l’œcuménisme puis de la levée des anathèmes entre Rome et Constantinople, avant de souligner l’apport des dominicains Dumont et Congar. La deuxième partie s’intéresse aux défis œcuméniques actuels, à travers une synthèse de la vision de l’unité du pape François, puis de la prise en compte de la mémoire, des facteurs culturels, de l’enseignement de l’œcuménisme et de ses implications pastorales avant d’aborder la question du territoire. La troisième partie aborde le rapport de la synodalité et de la primauté, en traitant de l’interprétation du concile Vatican I, des sources de la liturgie eucharistique, de la conciliarité au concile de Moscou de 1917, de la primauté, des décisions du concile de Crète et de l’enjeu de la synodalité. Comme l’introduction, qui ouvre le livre par une méditation sur les pèlerins d’Emmaüs et la prière pour l’unité avant la communion dans le rite romain, la conclusion s’achève sur une note méditative après une synthèse des grands axes du mouvement œcuménique : unité dans la diversité, échange de dons, œcuménisme des saints et de l’amitié.
Comme le rappelle l’auteur, ces textes sont des écrits de circonstances qui ne prétendent pas aborder tous les sujets et proposent une approche plutôt historique avec un intérêt plus particulier pour l’Orient. En ce sens le lecteur ne sera guère ouvert à des prospectives sur un paysage religieux en pleine recomposition, dont témoigne par exemple l’étonnant dialogue entre le réseau protestant évangélique du Comité de Lausanne et des orthodoxes, non évoqué ici. Mais il y trouvera une remarquable analyse du chemin parcouru et une information de première main sur des dossiers difficiles au cœur du dialogue théologique catholique – orthodoxe.
Michel Mallèvre