Une recension publiée dans la revue Istina, 2013/4.
Jacques-Noël Pérès (dir.), Pratiques autour de la mort, enjeux œcuméniques. Paris, DDB (coll. « Théologie à l’Université » 24), 2012 ; 264 p., 24 €. ISBN : 978-2-220-06441-3.
Jacques-Noël Pérès (dir.), Pratiques autour de la mort, enjeux œcuméniques. Paris, DDB (coll. « Théologie à l’Université » 24), 2012 ; 264 p., 24 €. ISBN : 978-2-220-06441-3.
On trouve ici le volume regroupant les différentes contributions du colloque organisé à Paris, du 26 au 28 janvier 2010, par l’Institut supérieur d’études œcuméniques [ISÉO].
La première partie offre une bonne présentation anthropologique et sociologique d’un contexte pastoral occidental marqué à la fois par la permanence de la ritualité funéraire et par de profonds bouleversements : individualisation, accompagnement de la fin de vie, augmentation de la crémation etc., sans que les discours chrétiens parviennent à prendre bien en compte la modernité pour dire l’Espérance chrétienne.
Puis l’ouvrage reproduit la grande conférence biblique donnée par Th. Römer, qui montre comment la Bible hébraïque fait apparaître une évolution dans les rapports avec les défunts marquée par l’affirmation de la souveraineté du Dieu d’Israël.
La troisième partie, « Théologie et histoire du service funèbre chrétien », traite successivement de l’évolution des pratiques dans les traditions catholiques, luthéro-réformées et orthodoxes, non sans quelques répétitions, puis du rapport aux défunts en perspective protestante et catholique. Enfin, une quatrième partie évoque des défis pastoraux auxquels sont affrontés les ministres, en particulier celui de la prédication.
En conclusion, L. Villemin souligne bien les enjeux œcuméniques apparus au cours du colloque : dépasser les sensibilités confessionnelles, insistant soit sur la séparation avec le mort (protestantisme), soit sur la proximité avec lui (catholique et orthodoxe) ; articuler la ritualité à une cosmologie, au moment notamment où se développe la pratique de la crémation ; gérer les émotions en référence à l’évangile et à une catéchèse de la résurrection, dont les obsèques ne sont pas le lieu le plus adéquat ; veiller à la figure de la communauté ecclésiale qui apparaît avec le déplacement du lieu des célébrations et le développement du rôle des laïcs, du moins dans l’Église catholique.
S’il y manque une approche des obsèques en contexte œcuménique, ce volume offre toutefois une bonne approche interconfessionnelle. Malgré une bonne collaboration orthodoxe (J. Getcha et S. Sollogoub, la contribution de J. Roberti n’ayant pu être reproduite), il est sans doute encore fortement marqué par le contexte français privilégiant les différences entre les traditions catholiques et protestantes. Sous cet angle, on le complètera par le document de la commission nord-américaine catholique – luthérienne « The Hope of Eternal Life » (novembre 2010), non encore traduit en français.
Michel Mallèvre