Description
Alors que le dialogue catholique – orthodoxe se concentre sur la question de la primauté, ce livre nous offre un panorama clair et documenté d’une autre controverse entre les deux partenaires, celle du Filioque. Publié pour la première fois en 2010, par un théologien orthodoxe qui a consacré sa thèse à l’utilisation des écrits de Maxime le Confesseur au concile de Florence, il propose un parcours historique en dix chapitres : après l’étude de la procession de l’Esprit dans le Nouveau Testament, E. Siecienski analyse la théologie des Pères grecs, puis latins et celle de Maxime. Les chapitres suivants mettent en évidence la radicalisation du débat, du viie siècle jusqu’aux conciles de Lyon II (1274) puis de Ferrare-Florence (1438-1439). Les deux derniers chapitres, qui n’oublient pas la tradition protestante (de Luther à Barth), traitent de la période moderne et contemporaine jusqu’au début du xxie siècle avec le document de la consultation nord-américaine de 2003, prolongeant la Clarification du Conseil pontifical de 1995. L’ouvrage se termine à la fois sur la conviction de l’auteur que la Lettre à Marinus de Maxime est une clé d’interprétation permettant de rapprocher Orient et Occident, mais aussi sur le constat d’une division qui perdure malgré les proclamations passées d’une unité retrouvée. L’abondante bibliographie (30 p.), qui n’ignore pas les auteurs francophones, pourra être complétée par des publications plus récentes, notamment celles des écrits de Grégoire de Chypre par J.-C. Larchet (2012) et de Nicéphore Bleymmidès par Michel Stavrou (2007 et 2013).
Michel Mallèvre