En ces temps de mondial de football, on peut dire que Nicolas B. est aussi important pour Istina que Fabien Barthez pour l’équipe de France 1998. Ce « divin chauve », qui à notre grand regret nous quittera l’année prochaine pour travailler dans une paroisse londonienne, a fait notre joie depuis son arrivée parmi nous. En effet, sa faconde, son énergie désordonnée, sa façon de venir toquer à la porte de nos chambres pour discuter avec nous, auront marqué notre année. Passionné d’histoire et de théologie, pouvant réciter par cœur les saints du calendrier de cinq confessions différentes, Nicolas est également un homme passionnant. Il a bien voulu nous accorder cette brève interview.
Quel est ton parcours et comment es-tu arrivé à Istina ?
Après une année dans un monastère américain bénédictin anglican, j’ai voulu faire un master en théologie orthodoxe à Paris, à l’institut Saint-Serge. Mon but était d’élargir mes connaissances théologiques, en particulier à propos des Églises orientales. J’en avais d’autant plus envie que mon meilleur ami est maronite. On m’a alors suggéré de loger à la résidence Istina, et c’est ce que j’ai fait. Je travaille à côté dans un hôtel parisien, en tant que réceptionniste. J’aime bien ce métier, à cause des relations humaines que l’on entretient avec les clients. Néanmoins, à long terme, je me sens appelé à devenir prêtre.
Quelle est ta confession ? Peux tu nous en parler ?
Je suis anglican. Je me suis converti pendant mon adolescence. Jusqu’alors, j’étais athée, ou agnostique. J’ai été baptisé dans l’Église réformée à dix-sept ans. Il y a cinq ans, après avoir rencontré l’évêque de la cathédrale américaine de Paris, j’ai été confirmé dans l’Église anglicane. L’anglicanisme se situe pour moi dans la tradition de l’Église, tout en étant marqué par l’herméneutique de la Réforme.
Comment as-tu vécu ton expérience œcuménique à Istina ?
C’était fantastique. J’ai beaucoup aimé vivre à Istina. C’était génial de pouvoir discuter de nos différences. Je me sens particulièrement concerné par les débats œcuméniques, étant donné que je me situe à la frontière entre deux penchants théologiques. L’essentiel est de discuter de façon constructive, tout en se focalisant sur notre relation à Dieu.
Un souvenir marquant ?
Le jour où nous sommes allés à la cathédrale américaine. Voir les protestants de la résidence communier a été pour moi très émouvant.
Le 3 juillet 2018