L’Église orthodoxe aujourd’hui, entre cadre juridique et structure canonique : le cas français
Résumé : Cent dix ans après la promulgation de la loi de séparation de l’Église et de l’État du 9 décembre 1905, l’article se demande sous quelle forme juridique l’Église orthodoxe doit être représentée en France, tant du point de vue de ses intérêts que de son ordre canonique. Après un rappel de l’évolution de la législation et de son application, précisant comment les confessions ont le choix entre plusieurs structures juridiques, l’auteur expose l’organisation de l’orthodoxie française, fragmentée à cause de sa répartition en communautés nationales. En distinguant deux périodes, il montre comment certaines Églises ont tenté de rapprocher le plus possible les structures juridiques et canoniques de leurs juridictions, alors que d’autres cherchaient, à partir de 1997, à profiter de certains éléments des Associations Diocésaines utilisées par l’Église catholique (patriarcats serbe, russe et roumain). Une partie conclusive envisage quelle pourrait être une réponse conciliaire à cette question de la forme juridique de représentation sous l’égide de l’Association des évêques orthodoxes de France.
Abstract : One hundred and ten years after the promulgation of the law separating Church and State on December 9th 1905, the author considers the legal form under which the Orthodox Church wishes to be represented in France, from the point of view of its interests as well as its canonical order. After reviewing the evolution of the legislation and its application, and specifying how confessions have a choice between several legal structures, the author reveals the organization of French Orthodoxy, fragmented because of its dispersal into national communities. By distinguishing two periods, he shows how certain Churches have attempted to align as much as possible their legal and canonical structures with their jurisdictions, whereas others sought, from 1997 onwards, to benefit from certain elements of the diocesan associations used by the Catholic Church (Serbian, Russian and Romanian Patriarchats). A concluding chapter imagines what might be the conciliary answer to this question of a legal form of representation under the aegis of the Association of Orthodox bishops of France.