Jean Hus

Une recension publiée dans la revue Istina, 2021/3.

Amedeo Molnár, Jean Hus. Témoin de la vérité, Lyon, Olivétan (coll. « Figures protestantes »), 2021 ; 272 p. 18 €. ISBN : 978-2-35479-510-8.

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Description

Grand spécialiste tchèque du mouvement hussite, l’auteur, décédé en 1990, avait rédigé cette belle biographie en italien en 1973. Elle est d’ailleurs en partie le fruit de cours professés à la faculté vaudoise de théologie de Rome. L’ouvrage est composé de trois parties : la première rappelle l’histoire de Jean Hus, de sa formation à l’Université de Prague et de son adhésion à un mouvement réformateur tchèque préexistant, jusqu’à son appel au pape et sa décision de se rendre à Constance où il sera brûlé. La seconde partie de l’ouvrage traite de la pensée de Hus. Elle souligne l’importance de la notion de vérité, qui s’approche de plus en plus du concept de justice en rejoignant les aspirations du peuple tchèque, mais aussi bien sûr l’influence de Wyclif, avant de s’interroger sur le rapport du mouvement dont il fut le héraut courageux avec la Réforme du xvie siècle. Un appendice de l’éditeur italien sur le Grand Schisme complète cette double approche. La troisième partie est composée de textes : la prière de Hus « Ο Jésus Christ, notre Seigneur… », des lettres de Hus présentées par ordre chronologique, des écrits à caractère purement religieux, notamment des extraits de celui intitulé « De l’Église », quelques sermons. Les deux derniers textes, rédigés par des témoins, évoquent sa mort et celle de Jérôme de Prague.

L’ouvrage est enrichi d’une quarantaine d’illustrations médiocres en noir et blanc et complété par une bibliographie qui s’arrête au début des années 1970, puisque cette édition n’est en fait que la reproduction de la traduction française publiée en 1978 chez Les Bergers et les Mages, à laquelle est ajoutée seulement une brève biographie de l’auteur. Le lecteur regrettera qu’elle ne bénéficie pas plutôt d’un complément évoquant les progrès de la recherche historiographique depuis près de cinquante ans (cf. Istina LXVI [2021/1] p. 104) et que quelques coquilles (par ex. abondonné, p. 32) n’aient pas été corrigées.

Michel Mallèvre

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