Le « monophysisme ecclésial », le « provincialisme ecclésial » et l’ecclésiologie eucharistique

Résumé : L’article étudie le contenu et l’actualité de trois lettres, reproduites en annexe, que N. Afanassieff et C. Dumont échangèrent à la suite du discours académique prononcé le 27 mars 1949 par le théologien orthodoxe à l’Institut Saint-Serge.Une brève présentation de cette correspondance est suivie d’une analyse de la réaction de ce dernier à l’accusation portée par son interlocuteur catholique d’avoir penché vers une ecclésiologie monophysite et vers une spiritualisation de la vie ecclésiale. Puis, tout en montrant les limites de sa conception du pouvoir dans l’Église, qui le conduit à tort à opposer le droit et la grâce, il reconnaît qu’Afanassieff a bien vu l’importance d’une ecclésiologie eucharistique pour surmonter le danger persistant du monophysisme ecclésial et répondre aux défis posés par le développement de la diaspora orthodoxe.

Abstract : This article examines the content and relevance of three letters, transcribed in an annex, that N. Afanassieff and C. Dumont exchanged following an academic speech that the orthodox theologian from the Institut Saint Serge delivered on March 27th 1949. A succinct presentation of this correspondance precedes an analysis of Afanassieff’s reaction to the accusation directed by his catholic interlocutor of privileging a monophysite ecclesiology and a spiritualization of ecclesial life. While outlining the limits of Afanassieff’s conception of power in the Church that leads him to oppose right to grace, Dumont then recognizes that Afanassieff has indeed understood the significance of an eucharistic ecclesiology in order to overcome the persistant threat of ecclesial monophysism and address the challenges that the orthodox diaspora presents.