Une recension publiée dans la revue Istina, 2018/2.
Frédérick Casadesus & Karine S. Bouvatier, Les Diaconesses de Reuilly, à livre ouvert, Lyon, Olivétan, 2017 ; 224 p. 22 €. ISBN : 978-2-35479-422-4.
Frédérick Casadesus & Karine S. Bouvatier, Les Diaconesses de Reuilly, à livre ouvert, Lyon, Olivétan, 2017 ; 224 p. 22 €. ISBN : 978-2-35479-422-4.
Ce bel ouvrage n’est pas une nouvelle histoire de cette communauté protestante. Tout à la fois évocation d’une visite, recueil de témoignages, album d’images à méditer… il est, selon les mots de la prieure des diaconesses dans sa préface, « un regard, une écoute, une approche toute en délicatesse… ». Comme un tableau de Seurat, ajoute-t-elle, pour décrire comment les auteurs procèdent par petites touches pour suggérer ce que peut être la vie des sœurs : les repas, les livres, la prieure, la prière, des partages, un mystère, le silence, la mort… Six portraits dévoilent aussi le cheminement, parfois douloureux, d’une vocation, le temps qu’il faut pour trouver sa place dans la communauté, les différentes manières de la servir, de l’intendance aux interventions supposant de longs déplacements, et toujours l’expérience d’œuvres diaconales même pour des sœurs appelées à un ministère plus intellectuel.
Si les diverses implantations des diaconesses sont rappelées, une communauté tient une place de choix, celle de Versailles. Mais également celle du Moûtier, au centre du livre avec une évocation des espaces où se déploie la quête des sœurs, dans une large inclusion qui suggère l’équilibre des différents aspects de leur vocation, entre deux citations de la règle qui rappelle la place de Dieu dans leur vie et des précisions sur le rôle de la prieure.
Un regard ! D’autres auraient été possibles. Les auteurs s’étonnent eux-mêmes de ne pas accorder plus de place à la chapelle de Versailles, sinon à l’occasion (p. 209). Le lecteur pourrait s’étonner à son tour que le livre parle si peu de l’eucharistie (malgré la discrète image, p. 143) ou de l’œcuménisme qui tiennent pourtant une grande place dans la vie de la communauté depuis sa fondation (voir Istina LXI [2016], p. 273). Mais gageons qu’en feuilletant ce livre qui ne veut pas tout dire, certains pourraient bien faire une expérience aussi décisive que sœur Priscille (p. 154) : dans l’attente d’une lumière sur sa vocation, parcourant naguère un illustré protestant dont la première page montrait une diaconesse, elle s’était dit « c’est cela ! ».
Michel Mallèvre