Institut supérieur d’études œcuméniques, Lire la Bible, écouter la Parole. Enjeux et expériences œcuméniques. Actes du colloque tenu à Paris du 1er au 3 avril 2014, Paris, Éd. du Cerf (coll. « Patrimoines »), 2018 ; 352 p. 24 €. ISBN : 978-2-204-12902-2.
Les relations entre Églises chrétiennes en France ont été marquées au début des années 2010 par plusieurs dossiers ayant trait au texte biblique : une nouvelle édition de la Traduction œcuménique de la Bible avec l’adjonction d’un second corpus de textes deutérocanoniques ; une grande exposition biblique réalisée par l’Alliance biblique française, dont la présentation a généré beaucoup de collaborations entre Églises locales ; une nouvelle traduction du lectionnaire catholique, avec ses incidences sur la prière du Notre Père ; la publication d’un livret biblique œcuménique destiné aux personnes incarcérées, intitulé Chemin de liberté ; l’élaboration par le Conseil pour l’unité des chrétiens de la Conférence épiscopale catholique d’un document encadrant la pratique dite des échanges de chaire (cf. Istina, 2015/1)…
C’est dans ce contexte que l’Institut supérieur d’études œcuméniques de Paris avait fait le choix, pour son colloque annuel en 2014, de traiter d’enjeux interconfessionnels autour du texte biblique. Ce volume rassemble 23 de ses contributions. Occasion de passer en revue toutes les questions théologiques qui, dans le passé, ont pu diviser : canon des Écritures, inspiration et infaillibilité de l’Écriture sainte, rapport entre Écriture et Tradition… Occasion également de faire le point, de manière comparative, sur l’usage de la Bible dans la liturgie, en tradition anglicane, catholique ou orthodoxe, mais aussi dans un contexte réformé libéral rétif à tout usage de lectionnaire. Occasion encore d’examiner la place de la Bible dans les aumôneries hospitalières, carcérales et militaires, avec quelques réalisations œcuméniques encore timides. Occasion enfin de prendre conscience d’enjeux herméneutiques communs aux Églises, par exemple pour les femmes soucieuses de reconnaître l’autorité de la Bible « malgré une lourde structure patriarcale ».
Franck P. Lemaître
