Acquisition du fascicule imprimé :
Article publié dans la revue Istina, 2024/1-4.
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Résumé : La possibilité de bénir les couples de même sexe ouverte par la déclaration romaine Fiducia supplicans a généré une vive réaction des conférences épiscopales africaines. Symptôme d’autres problèmes latents, cette polémique soulève des questions théologiques fondamentales. Comment penser aujourd’hui l’universel de la foi et le particularisme des lieux ? Le chemin synodal est-il la forme de gouvernance doctrinale qui convient à nos temps nouveaux, postcoloniaux et globalisés ?
Abstract : The possibility of blessing same-sex couples opened up by the Roman declaration Fiducia supplicans has generated a strong reaction from African bishops’ conferences. A symptom of other latent problems, this controversy raises fundamental theological questions. How can we think today about the universality of faith and the particularity of places ? Is the synodal path the right form of doctrinal governance for our new, post-colonial, globalized times ?
Auteur : Prêtre catholique togolais fidei donum dans le diocèse de Spire (Allemagne), Léonard A. Katchekpele est licencié en droit canonique et docteur en théologie de l’université de Strasbourg. Ses travaux portent sur la théologie en contexte postcolonial.
Extrait de l’article : Ce que, de loin, l’on voit du catholicisme africain, ce sont ses statistiques et la vitalité insolente qu’il affiche, en comparaison avec d’autres parties du monde. On voit moins d’aussi loin les problèmes internes qu’il doit affronter, source d’une fragilité dont il est de plus en plus conscient. L’un de ces problèmes, c’est que le christianisme en Afrique a toujours été considéré et continue d’être considéré comme la religion du colon. FS et sa critique sont donc des pièces dans le vieux contentieux de la critique africaine du christianisme comme religion coloniale, par nature, par complicité culturelle ou par contingence historique. Le thème parcourt de part en part la littérature africaine ; le dossier est aussi vieux que les premiers gestes de la théologie africaine ; il a été instruit à charge et à décharge, mais se rouvre par cycles avec énergie et connaît, depuis une décennie, une vigueur renouvelée. L’aventure simultanée et ambiguë de l’évangile d’amour et de l’oppression coloniale dans les forêts noires des terres africaines au xixe siècle, dans un contexte d’hégémonie et de mépris culturels lorsque ce n’était pas du racisme sans complexe, continue de donner lieu à des interprétations diverses dont la plus populaire est que l’un n’aurait servi que de couvert religieux à l’autre.
[…]
Qu’on soit d’accord ou non avec ces critiques, ignorer ce contexte obscurcit la capacité à comprendre les réactions qui ont entouré FS et qui ont amené les épiscopats africains, à chaud, à s’adresser à l’opinion publique de leurs Églises et de leurs pays. On a écrit que, dans les cercles que je viens d’énumérer, FS a été reçue comme la preuve éclatante de cette complicité ventriloque entre le christianisme et l’Occident, l’Église avouant enfin aux yeux du monde qu’elle n’a été que prétexte d’une colonisation, aujourd’hui culturelle.
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Publié dans Istina |