L’œcuménisme par la bande : ce que les personnes font aux institutions – Philippe GONZALEZ

5,00 

Acquisition du fascicule imprimé :

Article publié dans la revue Istina, 2019/3.
Pour acquérir ce fascicule, cliquer ici.

Acquisition de l’article au format PDF :

Pour acquérir l’article au format PDF, l’ajouter au panier.

Catégorie :

Description

Résumé : Après une réflexion empruntée à M. de Certeau et à H. Sacks sur les modalités selon lesquelles une collectivité de croyants gère son hétérogénéité et certaines formes de dérégulation, l’auteur étudie deux cas concrets d’œcuménisme « par la bande » : « l’œcuménisme des tranchées », mené aux États-Unis par des catholiques conservateurs et des évangéliques, et celui des réseaux charismatiques de guérison structurés de façon transnationale.

Auteur : Maître assistant en sociologie à l’université de Lausanne ; ses travaux portent notamment sur les enjeux que soulève la présence des religions dans l’espace public.

Extrait de l’article : Acquérir une chose « par la bande », c’est l’obtenir de façon indirecte ou détournée. L’expression présuppose une topographie, un rapport entre un centre et une périphérie, des lieux si bien décrits par Michel de Certeau dans leur intrication avec le pouvoir. Rapportée à une action, la locution dit un détour susceptible de se muer en braconnage, et donc en contrebande. C’est d’elle que je souhaite partir au moment d’aborder la question œcuménique. Car l’image me permet de ressaisir en sociologue un phénomène qui n’est pas sans incidence sur les collectivités humaines : passer « par la bande », c’est engager un groupe en court-circuitant ses formes institutionnelles de régulation, et en particulier les canaux officiels par lesquels il assure sa représentation. Rapporté aux collectifs religieux, ce phénomène désigne la capacité d’un individu ou d’un groupe à capter une part de la représentation associée à une tradition religieuse, mais en dehors des circuits institutionnels routiniers, afin d’imposer une certaine définition d’une identité confessionnelle au sein de la sphère religieuse et en direction de l’espace public. Comment une telle tactique, un détournement, est-il susceptible de mettre en cause, voire en crise l’institution, un lieu aux contours arrêtés, un propre se présentant comme une « victoire sur le temps » et instituant un savoir capable de « transformer les incertitudes de l’histoire en espaces visibles » ? C’est la question qui nous occupera.

Informations complémentaires

Auteur

Aller en haut