Description
Extrait de l’article :
Ce que l’on retiendra de ces souvenirs, au fil des rapports, des lettres et des échanges rapportés, c’est sans doute, avant tout, le caractère prophétique des intuitions du P. Dumont et en même temps l’honnêteté intellectuelle avec laquelle il reconnaît ses propres évolutions ; sa prudence qui lui permit de gagner la confiance des plus hautes sphères des Églises, mais aussi son audace qui ne lui fit jamais craindre de leur dire ce qu’il pensait être la vérité ; sa lucidité sur les enjeux de pouvoirs, mais aussi son refus d’envisager l’œcuménisme sous un jour avant tout politique ; sa très grande modestie, mais en même temps la conscience de son rôle et de sa responsabilité dans les évolutions en cours ; son regard profondément spirituel sur l’unité chrétienne, mais aussi son pragmatisme ; sa volonté de faire progresser l’unité, mais aussi son abandon total et sa confiance dans les difficultés ; son extrême délicatesse dans les relations humaines, mais aussi sa capacité à ne pas être prisonnier de ses amitiés dès lors que la vérité est en jeu. Bref, les « souvenirs » du P. Dumont révèlent non seulement un pionnier dont le mouvement œcuménique, toujours guetté par le risque d’une amnésie coupable ou d’une institutionnalisation mortifère, aurait tout intérêt de s’inspirer, mais surtout un être dont le cœur et l’esprit étaient ardemment habités par l’urgence de l’unité, un type d’homme dont nos Églises ont peut-être plus besoin que jamais : un maître.