« Dès le ventre de ma mère » : un éclairage protestant ténu sur la procréation médicale, le statut de l’embryon et l’avenir de la biomédecine – Luc OLEKHNOVITCH

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Article publié dans la revue Istina, 2018/2.
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Description

Résumé : Après une présentation d’ensemble, soulignant intérêts et limites du document de la CÉPE, l’auteur évalue les outils bibliques et théologiques déployés pour éclairer la médecine de la procréation : il s’interroge notamment sur la relativisation de la Bible comme source de normes éthiques, sur l’application de la Loi et de l’Évangile comme critères éthiques, sur la possibilité de dégager un sens moral à la nature et au naturel, sur le statut moral de l’embryon et les questions qui en découlent.

Abstract : After presenting an overview which points out both the strong points and the shortcomings of the CPCE document, the author evaluates the biblical and theological tools used to shed light upon procreative medecine : notably, he wonders about relativizing the Bible as a source of ethical norms, about applying the Law and the Gospel as ethical criteria, about the possibility of using nature and the natural as a basis for a moral sense, about the moral status of the embryo as well as questions flowing out of this.

Auteur : Pasteur de l’Union des églises évangéliques libres de France [UÉÉLF]. Il est président de la commission d’éthique protestante évangélique.

Extrait de l’article : Le document affirme en préambule l’importance de la Bible comme source de normes pour l’éthique, normes qui, souligne-t-il à juste titre, doivent rester christocentriques et utiles pour la foi. Nous sommes d’accord avec les auteurs qu’on ne peut tirer directement une éthique biblique appliquée à la bioéthique, mais que cela demande un travail herméneutique. Nous nous accordons aussi avec eux sur le fait que la venue du Royaume de Dieu fait de la procréation une réalité avant-dernière et donc seconde. En revanche affirmer d’emblée « qu’aucun modèle unique de vie familiale ou de parentalité ne se dégage uniformément de tous ces textes », c’est scier la branche normative sur laquelle les Églises protestantes peuvent s’appuyer pour évaluer les différents pratiques d’AMP. En effet, si on élimine purement et simplement le caractère normatif des paroles du Christ dans l’Évangile de Matthieu au chapitre 19 sur le rappel de la volonté originelle de Dieu pour le couple, que peut-on encore dire sur l’enfantement, qui est d’abord une histoire de couple entre un homme et une femme ? Quant à la procréation, si les narrations bibliques ne sont pas normatives, elles avertissent des dangers des « bricolages procréatifs » au travers des histoires de Sarah et de Rachel en montrant leurs effets relationnels négatifs, même si on y voit aussi Dieu, dans sa grâce, rattraper des situations humaines mal parties comme celles d’Agar et d’Ismaël.
Le texte relativise aussi la portée normative de la Bible en affirmant qu’il faut historiciser les commandements, ne faisant pas curieusement la distinction théologique classique entre ceux, provisoires, qui relèvent du culte et des lois de pureté et ceux, qui demeurent, de la Loi morale : « tu ne commettras point de meurtre ». Historiciser ce commandement n’aide pas à clarifier des enjeux éthiques comme celui-ci : doit-on appliquer le 6e commandement à l’embryon humain ?

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