L’avenir de l’œcuménisme dans l’orthodoxie russe. Problèmes et défis actuels – Vladimir KHOULAP

Description

Résumé : Après avoir rappelé l’évolution de l’attitude de l’Église orthodoxe russe envers l’œcuménisme, l’A. analyse le paysage œcuménique actuel en Russie, distinguant un courant fondamentaliste et celui d’une recherche d’un nouveau programme réaliste illustré par les initiatives nées de la déclaration de La Havane de 2016 et la proposition d’« alliance stratégique » sur des valeurs chrétiennes, avant de s’arrêter sur les enjeux de cette nouvelle « realpolitik » œcuménique qui cherche à répondre aux questions actuelles susceptibles de mobiliser les fidèles.

Abstract : Having recalled the evolution of the Russian Orthodox Church’s attitude toward ecumenism, the author’s analyis of the ecumenical landscape in contemporary Russia identifies two tendencies : one is a fundamentalist current, while the other seeks to discover a new, realistic agenda. This latter is illustrated by initiatives springing from the 2016 Havana  Declaration and the proposed « Strategic Alliance » on Christian values. Finally, he pauses to examine the implications of the new ecumenical « realpolitik » which seeks to answer questions which might be important to the faithful.

Auteur : Académie théologique de Saint-Pétersbourg.

Extrait de l’article : Un autre courant recherche un nouveau type d’œcuménisme plus réaliste qui soit acceptable par un large cercle de croyants orthodoxes et qui puisse faciliter la réception du dialogue officiel aux différents niveaux ecclésiaux. La rencontre entre le pape François et le patriarche Cyrille à La Havane, le 12 février 2016, a donné un exemple d’une telle approche. Sa déclaration commune a manifesté une tentative d’identifier des tâches communes dans des domaines tels que la mission, les questions internationales, la justice sociale, les droits et libertés humains, la vie familiale, la bioéthique, l’apostolat auprès des jeunes et le dialogue interreligieux. Il est remarquable que le texte passe presque complètement sous silence les questions doctrinales. Il exprime « l’espoir que notre rencontre puisse contribuer au rétablissement de cette unité voulue par Dieu pour laquelle le Christ a prié » ; il parle de « la commune Tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme » et de « ces martyrs de notre temps, issus de diverses Églises, mais unis par une commune souffrance » comme un gage de l’unité des chrétiens ; il évoque aussi des lieux de coopération pratique possible dans le domaine socio-politique. La rencontre n’a cependant inclus ni célébration liturgique commune ni prières – manifestement, pour ne pas essuyer de critiques venant de cercles anti-œcuméniques.