Les nouvelles Églises pentecôtistes africaines : leur nature, leurs origines et les raisons de leur succès – Paul GIFFORD

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Article publié dans la revue Istina, 2018/3.
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Description

Résumé : Après avoir rappelé la grande diversité des visages du pentecôtisme africain, l’auteur souligne leur point commun : un souci de victoire, de résultats, de prospérité et, se fondant surtout sur l’exemple de puissantes Églises nigérianes, il décline six axes d’une telle théologie du succès. Puis, soulignant l’importance de leur vision du monde caractérisée par un imaginaire enchanté qui est, selon lui, la principale raison de leur succès, il met en cause leur capacité à affronter les grands défis du continent.

Abstract : Having recalled the great diversity manifested by African Pentecostalism, the author emphasizes what they have in common : a concern for victory, for results, for prosperity. He delineates six axes for such a theology of success as manifested in powerful Nigerian Churches. He then turns to their worldview, which he describes as an enchanted fantasy, he points to this worldview as the main reason for their success. However, he doubts that they are able to grapple with the huge challenges facing the continent.

Auteur : Professeur émérite à l’École des études orientales et africaines de l’université de Londres.

Extrait de l’article : Je voudrais défendre l’idée selon laquelle virtuellement toutes les nouvelles Églises africaines partagent cette vision du monde, à une plus ou moins grande échelle – échecs et infortunes sont causés par des forces spirituelles et c’est la fonction du christianisme de les diagnostiquer et de les combattre, et même de les chasser. Selon mon avis, c’est la principale raison de l’essor de ces Églises pentecôtistes. Une forme de christianisme est maintenant bien acceptée : celle qui répond aux besoins religieux spécifiques de combattre les forces spirituelles hostiles parce que, sur un continent où l’infortune est le lot de beaucoup, les grandes Églises classiques ou missionnaires, avec leur souci du développement, n’y répondent pas.
Bien évidemment, pour parler de manière purement théologique, un tel « christianisme de l’esprit » pose peu problème puisque le christianisme a été souvent exposé en de tels termes ; Peter Brown a montré, en effet, que le triomphe du christianisme des premiers siècles était dû au fait qu’il bannit la crainte de telles forces, « révélant la banqueroute des ennemis invisibles des hommes, les démons ».

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