Description
Éditorial
Vers une « commémoration » commune de 1517 ?
Articles
Mark Chapman, Le Covenant et les recherches ecclésiologiques actuelles de la Communion anglicane.
Résumé : Cette contribution est une version mise à jour du premier chapitre d’un ouvrage, Anglican Theology, publié en 2008. Après avoir rappelé la tension entre « l’autonomie provinciale », le « centre » traditionnel de l’anglicanisme, souvent identifié à l’héritage historique ambigu de l’Église coloniale, et l’idée d’une Église « mondiale » avec ses questions de pouvoir et d’autorité, l’auteur présente les circonstances de la crise de 1998 qui a conduit à la réflexion sur une Charte (Covenant) liant les membres de la Communion. Puis il expose le processus de rédaction de ce texte, et les modèles de catholicité différents mis en œuvre lors de la réunion du GAFCON à Jérusalem puis de la Conférence de Lambeth en 2008.
Abstract : The following article is an updated version of the first chapter of a study entitled Anglican Theology, published in 2008. After underlining the tension between « provincial autonomy », the core of Anglican tradition, often identified with the ambiguous historical heritage of the colonial Church, and the idea of a « Global Church » and the ensuing issues of power and authority, the author presents the circumstances of the crisis of 1998 which led to the elaboration of a Chart (Covenant) devised to bind the members of the communion. The author then outlines the text’s composition proper, and the models of Catholicity introduced during the GAFCON meeting in Jerusalem, and later at the Lambeth conference in 2008.
Résumé : L’état des débats actuels autour du statut d’établissement de l’Église d’Angleterre commence par l’exposé des étapes marquantes de sa contestation au XVIIe et au XIXe siècles. Puis un rappel de la distension progressive des liens entre l’Église et l’État et des éléments constitutifs de l’établissement est suivi de l’exposé des arguments avancés par les contestataire et par les partisans de son maintien, divers et peu cohérents. En conclusion, l’auteur estime le processus de désétablissement inexorable dans une société grandement sécularisée.
Abstract : The present article explores the state of the current debates surrounding the establishment of the Church of England by first chronicling the significant phases that marked the opposition to this status in the XVIIth and XIXth centuries and then examining the gradual loosening of ties between the Church and the State and the constitutive elements of the establishment, before laying out the diverse and oftentimes discordant arguments put forward by the external opposition and the proponents of its perpetuation. In conclusion, the author argues that the process of disestablishment is inevitable today in our predominantly secularized society.
Résumé : L’Église anglicane en Irlande fonctionne comme une Église unie, avec des diocèses de part et d’autre de la frontière et une administration centrale implantée à Dublin. Elle a aussi toujours revendiqué un double héritage, se voulant catholique non romaine, en tant qu’héritière de l’Église celte des origines, tout en étant largement influencée par la Réforme anglaise, origine de son protestantisme. Malgré l’épreuve de la perte de son statut d’Église officielle en 1869, et celle de la partition de l’Irlande en 1920, elle sut s’adapter à l’évolution de la société au cours des dernières décennies du XXe siècle. Mais l’anglicanisme irlandais est secoué depuis juillet 2011 par le débat autour de l’homosexualité et son unité est menacée.
Abstract : The Anglican Church operates in Ireland as a united Church with dioceses on either side of the border and a central administration based in Dublin. It has also always asserted its double-heritage considering itself both non-Roman Catholic, as the heir to the primitive Celtic Church, as well as influenced by the English Reformation, from which it derives its Protestantism. Despite the dire trials of losing its status in 1869 and of the partitioning of Ireland in 1920, it has learned to adapt to an evolving society throughout the final decades of the XXth century. However, Irish Anglicanism has recently been shaken by the debates over homosexuality which threatens its unity.
Résumé : Si les controverses récentes ont mis en évidence le clivage entre les groupes de tendance libérale, majoritaires, et des fidèles plus conservateurs, l’épiscopalisme américain continue de jouir d’une place particulière dans la vie publique américaine lui permettant un engagement en faveur de causes progressistes. L’article décrit les résistances à cette orientation, puis les replace dans le contexte américain, où les dénominations traditionnelles issues de la Réforme sont confrontées à un déclin démographique et financier ainsi qu’à la « concurrence » croissante des Églises évangéliques, et tente d’en évaluer l’importance dans l’Église épiscopalienne, après la création de l’Anglican Church in North America et celle d’un ordinariat pour l’accueil d’épiscopaliens au sein de l’Église catholique.
Abstract : While recent controversies have exposed the existing rift between majority groups that embrace liberal ideas and the more conservative faithful, American Episcopalism still enjoys a special place in American public life that allows it to easily support more progressive causes. This article describes the oppositions to this trend, then places them within the American context, in which traditional denominations stemming from the Reformation face a demographic as well as financial decline and an increasing « competition from » Evangelical Churches. The article finally attempts to assess their importance in the Episcopalian Church, following the creation of the Anglican Church in North America and the assent given to Episcopalians who wish to be ordained in the Catholic Church.
Richard M. Fermer, L’émergence de l’anglicanisme dans l’hémisphère sud : Angola et Nigeria.
Résumé : Après avoir rappelé la diversité culturelle qui est au cœur de la tradition anglicane, en lien avec une ecclésiologie flexible, et le déplacement du centre de gravité du christianisme vers le Sud, l’article expose la pluralité de l’anglicanisme en Afrique à travers l’exemple de deux Églises, celle du Nigeria et celle de l’Angola, très différentes tant par l’origine que par la manière dont elles se situent par rapport aux questions de l’ordination des femmes et de l’homosexualité. Il se conclut par une réflexion sur ce que cette analyse révèle de la géopolitique anglicane, pour se demander si la figure de l’unité, à la tête de la Communion anglicane, doit encore être anglaise et liée au siège de Cantorbéry.
Abstract : After emphasizing the cultural diversity that lies at the heart of the Anglican tradition, together with its flexible ecclesiology, and the Southward displacement of Christianity’s center of gravity, this article outlines the plurality of Anglicanism in Africa as illustrated by two Churches, Nigeria’s and Angola’s, markedly different in terms of their origins and attitudes toward the issues of female ordination and homosexuality. The article concludes by assessing the hypotheses drawn from this analysis on Anglican geopolitics, and wonders whether the authority figure at the head of the Anglican Church still ought to remain English and bound to the See of Canterbury.
Gwendoline Malogne-Fer, L’Église anglicane face à la diversité culturelle en Nouvelle-Zélande.
Résumé : Après un bref rappel historique de la christianisation de la Nouvelle-Zélande, l’article précise l’originalité de l’organisation ecclésiale anglicane, qui a adopté en 1992 une nouvelle constitution avec l’établissement de trois « Tikanga » ou branches : Maori, Pâkehâ (Néo-Zélandais d’origine européenne) et Pasifika (Pacific peoples), considérées chacune comme « un partenaire à part égale dans le processus de prise de décision au sein du synode général » et y associant le diocèse de Polynésie qui comprend les îles de Fidji, de Tonga et de Samoa au sein duquel un sous-groupe rassemble les Pacific peoples vivant en Nouvelle-Zélande. Puis il compare ce modèle anglican aux modalités de gestion des différences culturelles dans les Églises méthodiste et presbytérienne de ce pays.
Abstract : Starting with a brief history of the Christianization of New Zealand, this article emphasizes the uniqueness of the Anglican church organization which adopted a new constitution in 1992 establishing three « Tikanga » or branches : Maori, Pâkehâ (New Zealanders of European descent) and Pasifika (Pacific Peoples), each considered as an « equal partner in the General Synode’s decision making process », and associating them to the Polynesian diocese, that covers the Fidji islands, Tonga and Samoa, within which a sub-group is composed of the Pacific Peoples living in New Zealand. He then compares this Anglican model to the Methodist and Presbyterian Churches’ way of dealing with cultural differences in this country.
Résumé : La réflexion proposée n’entend pas décrire les arguments utilisés dans le débat sur l’acceptation des unions homosexuelles monogames et fidèles, mais en dégager certains enjeux anthropologiques. Après avoir constaté l’affrontement de deux herméneutiques, en soulignant le décalage entre ce que les auteurs bibliques avaient conscience de condamner et ce que nous entendons aujourd’hui par homosexualité, l’auteur s’arrête sur la difficultés contemporaine de recourir à l’argument de nature, comme l’a fait le document Issues in Human Sexuality des évêques anglais en 1991. Il propose enfin un retour à une conscience eschatologique permettant un renouvellement de la manière de concevoir la sexualité en général et l’homosexualité en particulier.
Abstract : The proposed analysis does not purport to detail the arguments used in the dispute over the acceptance of monogamous and steady homosexual unions, but attempts to identify some anthropological challenges. After observing the standoff between two hermeneutics and underlining the discrepancy between what biblical authors deliberately condemned and what is meant today by homosexual practices, the author points out the difficulties today in resorting to the « natural law » argument as in the document Issues in Human Sexuality published by English bishops in 1991. Finally, the author suggests returning to an eschatological conscience that allows for a renewed conceptual approach to sexuality in general and to homosexuality in particular.
In memoriam
Roger Greenacre (1930-2011).