Huit années après le premier tome, voici le deuxième d’une œuvre majeure de Nicolas Vélimirovitch (1880-1956), évêque orthodoxe serbe canonisé en 2003 par son Église. Comme le remarquait Jean-Claude Larchet dans l’introduction au premier volume, le titre de cet ouvrage appelle des éclaircissements. Renvoyant à l’Avant-propos rédigé par l’auteur en 1928, il explique qu’il a recours au terme Prologue utilisé par les vieux slaves pour désigner un synaxaire, et qu’il est dit d’Ohrid, par référence à sa ville épiscopale de Macédoine où il fut composé, pour le distinguer d’autres recueils du même type (I, p. 7). Le sous-titre manifeste bien l’une de ses originalités : offrir un résumé de la vie du saint principal du jour, assez bref pour répondre aux exigences de lecteurs disposant de peu de temps, et une nourriture spirituelle consistante par une prière hymnique, une réflexion de caractère spirituel, un objet de contemplation et une brève homélie.

Les saints mentionnés dans ce recueil rédigé il y a près d’un siècle recouvrent une très longue période, des patriarches et prophètes de l’Ancien Testament ou d’Apôtres (Hermas, le 13 juin, p. 122-123), jusqu’à des figures du XIXe siècle, comme Nectaire de Bourla, décapité par les Turcs le 11 juillet 1820 (p. 295). Comme M. Larchet le souligne encore, l’auteur s’est référé à un synaxaire slave qui présente des différences de dates de commémoration ou de listes de saints par rapport à des recueils du même type, en particulier celui du hiéromoine Macaire de Simonos-Pétra. Mais les variantes sont indiquées entre crochets. Sans doute les saints de l’Église de l’auteur tiennent-ils une bonne place, comme Nahum d’Ohrid, mentionné ici pour sa « fête d’été » le 20 juin (p. 206), ou les saints « illuminateurs et docteurs de Serbie », le 30 août-12 septembre (p. 503-504). Mais des martyrs honorés à Rome ne sont pas négligés, comme Orence et ses compagnons, le 24 juin (p. 221) ou Come et Damien, le 1er-14 juillet (p. 249-250).

Illustré de vignettes en noir et blanc reproduisant une icône ou une fresque de l’un des saints commémoré et agréable à consulter, ce 26e volume d’une collection lancée en 2003 répond sans doute à une attente spirituelle à défaut d’être une édition critique de l’œuvre d’une figure qui jouit d’un grand rayonnement.

Michel Mallèvre

Saint Nicolas Vélimirovitch, Le Prologue d’Ohrid. Vies des saints, hymnes, réflexions, thèmes de contemplation et homélies pour chaque jour de l’année, tome 2 (Mai à Août), Lausanne, L’Âge d’Homme (coll. « Grands spirituels orthodoxes du XXsiècle »), 2017 ; 512 p. 30 €. ISBN : 978-2-8251-4675-0.

Recension publiée dans la revue Istina, 2017/3.