Istina : une revue trimestrielle au service du mouvement œcuménique

Jalon historique – 1954 : naissance de la revue Istina

Après la Seconde Guerre mondiale, au moment où naît le Conseil œcuménique des Églises, Istina élargit son champ de travail au-delà du monde orthodoxe : le « centre d’études russes » devient un « centre d’études œcuméniques », qui s’intéressera progressivement à l’anglicanisme, aux différentes branches du protestantisme – luthériennes, réformées, évangéliques, pentecôtistes… -, aux Églises dites « non-chalcédoniennes » et aux relations entre Juifs et Chrétiens…

En créant la revue trimestrielle Istina en 1954 pour faire suite à Russie et chrétienté (fondée en 1934), on fait le choix de prendre en compte toutes les familles ecclésiales. Lorsqu’il brosse le portrait du bon œcuméniste, son rédacteur en chef Christophe Dumont le compare alors à un pilote expérimenté qui « doit avoir constamment sous les yeux son “tableau de bord” sur lequel il peut saisir, dans son ensemble et sans en isoler aucune, toutes les données du problème de l’unité »[1].

Un défi contemporain : la parcellisation du mouvement œcuménique

Aujourd’hui certains préconisent des alliances bilatérales stratégiques entre Églises, en sélectionnant leurs partenaires, au risque d’un émiettement du mouvement œcuménique. En refusant toute partialité et en donnant la parole à des auteurs de toutes confessions, la revue Istina promeut en revanche un œcuménisme non sélectif, sans exclusivisme, avec le souci de l’unité de tous les chrétiens.

Le chantier actuel : un œcuménisme à 360 degrés

Aujourd’hui encore, on ne peut qu’affirmer le caractère inextricable des relations entre les différentes confessions chrétiennes. Tout est lié, et l’on se doit d’être attentif à l’ensemble du mouvement œcuménique, indivisible. La revue Istina veille à garder ce regard panoramique, sans angles morts, sur toutes les Églises et les relations interconfessionnelles.

La revue se divise, outre l’éditorial, en trois sections :

  • Un dossier thématique, regroupant plusieurs articles rédigés par des universitaires français et étrangers : points de vue croisés sur une question théologique, un ensemble d’Églises, analyse d’un dialogue bilatéral…
  • Une rubrique documentaire, où sont rassemblés des textes de référence, parfois inédits en langue française, en lien avec des événements œcuméniques récents.
  • L’actualité éditoriale : une chronique des périodiques analysant les articles importants pour les relations interconfessionnelles, et des recensions d’ouvrages, permettant de prendre connaissance des dernières publications importantes des diverses traditions chrétiennes.

« Dans tout ce que nous mettons en œuvre afin d’obéir à la volonté claire du Christ pour l’unité de son Église, nous devons prendre garde à ne pas générer de nouvelles formes de division. […] Il ne faudrait pas que certaines Églises en viennent à former entre elles une sorte d’ « Espace Schengen » ecclésial, dans lequel elles auraient réussi à supprimer toutes les barrières intérieures au prix d’un renforcement des contrôles aux frontières extérieures. »

John Arnold, in Wilhelm Hüffmeier & Colin Podmore (éds), Leuenberg, Meissen and Porvoo. On the fellowship of Anglican, Lutheran, Reformed and United Churches of Europe, coll. Leuenberger Texte 4, Francfort, Lembeck, 1996.

Responsabilités

Directeur de la publication

Franck P. Lemaître

Rédacteur en chef

Michel Mallèvre

Comité de rédaction

Franck P. Lemaître, o.p.

Patrick-Dominique Linck, o.p.

Michel Mallèvre, o.p.

Secrétaire de rédaction

Barbara Caron

Directeurs successifs

Christophe Dumont (1654-1967)

Bernard Dupuy (1967-2005)

Gilles Berceville (2005)

Hyacinthe Destivelle (2006-2010)

Michel Mallèvre (2010-2016)

Franck P. Lemaître (2016- )

 

Istina est publiée avec le concours du Centre national du livre.


[1] Istina, 1965-66/2-3, p. 148.