Moine de Chevetogne, qui vécut de longues années à Jérusalem, l’auteur nous livre ici la somme de toute une vie de prière et de recherche. Son ouvrage analyse la liturgie de Pâques et des douze grandes fêtes de la liturgie byzantine en montrant son enracinement dans celle de la Ville sainte.

La première partie présente les sources. En s’appuyant sur le témoignage d’Égérie et du lectionnaire arménien, elle décrit la liturgie de Jérusalem à l’époque de l’évêque Cyrille, le ive siècle, en soulignant son caractère stationnal et processionnel centré sur des lieux saints encore à ciel ouvert et le rôle des moines et moniales. Les trois autres parties présentent l’office des fêtes selon un ordre théologique, plutôt que chronologique : d’abord les fêtes de l’incarnation (25 décembre, 6 janvier, 2 février et 25 mars) ; puis celles de la rédemption, du Samedi de Lazare (veille du Dimanche des palmes) jusqu’à la Pentecôte et à la Transfiguration ; enfin, celles de l’Église et de la Vierge Marie, de la Dédicace de l’Anastasis (13-14 septembre) à la fête des conciles, en passant par les célébrations proprement mariales des 8 septembre, 21 novembre et 15 août.

Agrémenté d’un cahier en couleurs (de 16 p.) présentant les fresques des fêtes dans l’église de son monastère, d’un lexique et d’une abondante bibliographie, cet ouvrage cite très largement les textes des riches hymnes byzantines dont l’auteur montre remarquablement l’enracinement biblique et patristique. Attentif à la genèse de la liturgie de chaque fête, il n’oublie pas d’en rappeler la structure actuelle, et la manière propre dont elles sont célébrées en Occident, avant d’en analyser le déploiement thématique et d’en dégager la signification. C’est dire qu’il n’intéressera pas seulement les férus d’histoire liturgique, mais nourrira les chrétiens de toutes traditions et spécialement les œcuménistes auxquels s’adressent les dernières lignes qui soulignent l’apport du concile Vatican II.

Michel Mallèvre

Nicolas Egender, Pâques. Grandes fêtes byzantines, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité (coll. « Spiritualité »), 2020 ; 350 p. 29 €. ISBN : 978-2-375-82122-0.

Recension publiée dans la revue Istina, 2021/1.