Joan Misser, un combat pour la paix et l’œcuménisme

Une recension publiée dans la revue Istina, 2023/3-4.

François Misser, Joan Misser, un combat pour la paix et l’œcuménisme, Paris, Vérone Éditions, 2022 ; 258 p. 22 €. ISBN : 979-10-284-2010-9.

Catégorie :

Description

Avec cette biographie, le journaliste spécialiste de l’Afrique François Misser délaisse ses thématiques privilégiées pour se consacrer à son père, militant pacifiste et œcuménique de la première heure. Né en Catalogne en 1921, mort en France en 2015, Joan Misser a croisé tous les grands enjeux de son siècle, à commencer par la guerre civile espagnole, qui le marqua durablement et explique son engagement total pour la paix. « Les circonstances, la période troublée dans laquelle mon père vécut sa préadolescence et le milieu familial, pénétré de valeurs chrétiennes, ont largement contribué à ce qu’il s’intéresse fort tôt à la politique, non pas pour devenir un professionnel mais un citoyen engagé » (p. 32).

Ce récit filial retrace donc l’aventure d’un continent marqué par les guerres, les décolonisations et les migrations, et les principaux événements de la vie et les épisodes d’une existence consacrée à la lutte contre l’oppression, pour la paix et la réconciliation, au combat politique pour ces valeurs en Catalogne, en Espagne, en France et ailleurs dans le monde. C’est aussi une peinture de l’Église à laquelle Joan Misser – dans le sillage de Vatican II – a accordé une énergie importante en participant, entre autres, à la fondation du mouvement catholique Pax Christi.

Le père capucin Joan Botam témoigne : « C’était un défenseur de tous les peuples, des ouvriers, des secteurs en lutte pour une société plus juste. Sans oublier les frères de la Réforme, ni surtout les Églises orthodoxes et orientales. Lyon et Chevetogne où nous allâmes ensemble plus d’une fois, et Bose furent des points de référence directs de la spiritualité biblique, patristique et théologique, toujours prophétique de Joan » (p. 72).

Dans un essai inédit, Joan Misser révèle les éléments qui l’ont incité à se rapprocher des autres chrétiens. L’un de ceux-ci est l’injustice commise à l’encontre des « protestants maudits » dans l’Espagne franquiste. François Misser de conclure : « Mon père […] partageait et défendait ses idées comme un militant de base, ce qui l’amena à rencontrer beaucoup de personnes qui avaient des opinions très différentes des siennes. C’était peut-être une sorte d’œcuménisme qui allait au-delà du fait religieux » (p. 136).

Le 22 mars 2004, Joan Misser a reçu le prix Mémorial Jean XXIII pour la paix 2003, décerné par l’Institut de polémologie Victor Seix de Barcelone.

Barbara Caron

Vous aimerez peut-être aussi…

Aller en haut