The Catholic Church and its Orthodox Sister Churches Twenty-Five Years after Balamand

Une recension publiée dans la revue Istina, 2023/1.

Jaroslav Z. Skira, Peter de Mey & Herman G. B. Teule (éds), The Catholic Church and its Orthodox Sister Churches Twenty-Five Years after Balamand, Louvain / Paris / Bristol, Peeters (coll. « Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium », 326), 2022 ; 304 p. 75 €. ISBN : 978-90-429-4938-6.

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Description

Cet ouvrage rassemble les contributions pluriconfessionnelles données lors d’un colloque organisé par le Centre pour le christianisme oriental de Louvain en novembre 2018, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la publication d’un important document de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe sur « L’uniatisme, méthode d’union du passé et la recherche actuelle de la pleine communion ».

Au lendemain de la chute du Mur de Berlin et de l’effondrement des régimes soviétiques d’Europe de l’Est, la résurrection des Églises catholiques orientales qui avaient survécu à la répression avait réveillé ce « signe de contradiction » entre les partenaires de dialogue, même si d’autres Églises catholiques orientales avaient subsisté au Moyen-Orient et en Inde. La double affirmation par ce document, signé au Liban, à l’université de Balamand, en 1993, de l’inanité de la méthode « uniate » et du droit à l’existence des Églises catholiques qui en provenaient, ouvrit une espérance bientôt déçue. Pour comprendre cette déception, il était important d’analyser la faible réception, voire la non-réception du document de Balamand et ses conséquences sur les relations actuelles entre les Églises orthodoxes et orientales et leurs homologues catholiques. Tel fut l’objet du colloque et de cet ouvrage.

Les seize contributions sont distribuées en trois parties. La première replace le document de Balamand dans son contexte historique et théologique, plus précisément du point de vue des relations séculaires entre catholiques et orthodoxes (Farrugia) et de leur dialogue international (Skira), mais aussi en réfléchissant à la portée de la notion d’Églises sœurs, examinée d’un point de vue catholique (Hallensleben) puis orthodoxe (Miltos).

La deuxième partie s’interroge sur la réception du document en Europe centrale et orientale : après une réflexion orthodoxe sur l’identité des Églises catholiques orientales perçues comme ponts ou obstacles à l’unité (Kalaitzidis), sont abordées les perspectives de l’unité par Moscou et Constantinople (Hovorun), puis l’impact sur l’Église gréco-catholique ukrainienne du document (Onuferko) et de sa reprise par l’accord signé par le patriarche Cyrille et le pape François à La Havane en 2016 (Rantsya), et finalement les relations des Églises en Roumanie (Săsăujan) et dans les Balkans (Sekulovski).

La troisième partie se penche sur la réception du document de Balamand au Moyen-Orient : après un rappel du travail mené par la fondation Pro Oriente (Drăghici), les autres contributions se tournent vers les projets élaborés pour surmonter les divisions dans le patriarcat d’Antioche après Vatican II (Edelby), puis récemment (Noble).

Enfin la perspective est élargie d’abord par une réflexion sur leur impact au Moyen-Orient et en Europe par le biais des propositions d’Olivier Clément (Hugh-Donovan). Enfin, en considérant aussi les relations entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales à travers le cas de l’Arménie (Whooley), et les relations entre Assyriens et Chaldéens (Teule). Outre la confirmation de la diversité des situations créées par l’« uniatisme » dans l’Orient chrétien, ce riche ouvrage a le mérite de manifester l’asymétrie des perceptions d’un problème complexe qui appelle d’abord une guérison des mémoires, sans négliger les craintes suscitées par la création au sein de l’Église catholique d’un ordinariat pour des fidèles venus de la Communion anglicane (p. 42-44).

Michel Mallèvre

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