The Hillsong Movement Examined

Une recension publiée dans la revue Istina, 2019/3.

Tanya Riches & Tom Wagner (éds), The Hillsong Movement Examined. You Call Me Out upon the Waters, Basingstoke / Cham, Palgrave Macmillan / Springer, 2017 ; 279 p. 99,99 $. ISBN : 978-3-319-59656-3.

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Description

La méga-Église Hillsong a émergé de la banlieue de Sydney au début des années 1980 pour rassembler aujourd’hui 100 000 fidèles dans quinze pays, sur les cinq continents. Ce livre qui rassemble une quinzaine de contributions de disciplines différentes (histoire, sciences sociales, théologie), d’auteurs extérieurs à l’Église ou membres de celle-ci, permet de comprendre sa croissance étonnante et son identité théologique, missionnaire mais aussi musicale. Car, plus largement, il faut parler d’un « mouvement Hillsong », qui touche bien au-delà des Églises locales estampillées Hillsong. En effet, ce ne sont pas moins de 50 millions de chrétiens qui, chaque semaine, chantent ses cantiques, dans 60 langues différentes. Comment expliquer le succès de cette forme charismatique australienne de christianisme dans des contextes aussi variés que la Budapest post-communiste ou la très intellectuelle Oxford ? La « portabilité » de Hillsong aurait une explication musicale.

Si habituellement, la théologie d’une Église peut être extrapolée de ses prédications et enseignements, pour Hillsong il faut étudier le style de sa musique : les cantiques, qui n’ont pas vraiment un début et une fin, privilégient des formes répétitives où il s’agit moins de chanter des couplets différents que d’exprimer à Dieu ses sentiments (la louange, la gratitude…) aussi longtemps que nécessaire, en privilégiant une expérience émotionnelle de la présence divine. Un auteur hongrois n’hésite donc pas à utiliser le néologisme d’une « Hillongisation » pour désigner l’émergence d’une nouvelle forme d’œcuménisme caractérisée par le partage d’une musique d’une Église à l’autre. Dans une ville universitaire comme Oxford, les étudiants de tous pays, qui n’y sont que de passage, préfèrent avoir recours à un « produit » religieux international – les chants leur sont déjà connus – plutôt qu’à la paroisse d’une Église nationale.

Un chapitre est aussi consacré au Collège de Hillsong, un lieu de formation en Australie qui prépare des ministres d’Église à la licence et au master en théologie. Des étudiants issus d’une centaine de pays y poursuivent leur cursus, préparant ainsi de nouveaux développements pour le « mouvement Hillsong ».

Franck P. Lemaître

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