Laïc orthodoxe résidant en Suisse, très engagé dans l’œcuménisme, l’auteur avait co-signé en 2017 un livre, Pour que plus rien ne nous sépare, qui traçait un chemin à trois voix vers une symphonie des confessions chrétiennes (Istina LXV [2020/1], p. 123). Le présent ouvrage n’ignore pas les questions œcuméniques, comme le montre le chapitre dans lequel il évoque la douloureuse question de l’hospitalité eucharistique (p. 71 et s.). Mais il se penche plutôt sur la crise qui secoue les grandes Églises pour appeler à la réforme de l’Église. Il y dessine à petites touches ce qu’elle devrait être. Se référant souvent à l’expérience vécue par la liturgie, il rappelle l’urgence de faire « tomber les masques », d’abandonner les luttes de pouvoir et de vivre le pardon, avant de parler de la communion offerte dans le repas eucharistique. Puis l’auteur aborde des questions plus pratiques – redimensionner l’Église locale, promouvoir la synodalité – et il s’interroge sur les questions débattues de l’ordination d’hommes mariés et du ministère des femmes, avant de conclure sur l’importance de la paroisse. Sans doute le lecteur s’étonnera-t-il, dans ces dernières pages, de voir N. Ruffieux se préoccuper parfois davantage de l’Église catholique qu’il a quittée il y a une quarantaine d’années. C’est ce qui fait aussi de ce livre le témoignage attachant d’un chrétien dont la souffrance et l’indignation pour toutes les Églises n’étouffent pas l’espérance.

Michel Mallèvre

Noël Ruffieux, Réparer la maison de Dieu. Pour la communion dans l’Église, Paris, Médiaspaul, 2020 ; 179 p. 17 €. ISBN : 978-2-7122-1545-3.

Recension publiée dans la revue Istina, 2021/1.